La cohabitation harmonieuse de plusieurs chiens: mon expérience et conseils pratiques

Gérer plusieurs chiens au sein d’un foyer demande une organisation minutieuse et beaucoup d’attention. Chaque chien est un individu avec des besoins spécifiques, et lorsque l’on en adopte plusieurs, il est crucial de s’assurer qu’ils vivent ensemble de manière sereine et équilibrée. Voici les principes que j’applique pour maintenir une cohabitation réussie entre mes compagnons à quatre pattes.

L'introduction en douceur

L’introduction d’un nouveau chien dans la famille est une étape délicate. Pour garantir une cohabitation harmonieuse, je privilégie toujours une présentation en terrain neutre, comme une balade, où les chiens peuvent se rencontrer sans pression et dans un environnement qui ne soit pas perçu comme « territorial ». Une fois que tous les chiens sont calmes et montrent une bonne communication, nous rentrons ensemble à la maison.

L’observation : le secret d’une bonne intégration

Les premières interactions sont cruciales. Lors de l’arrivée d’un nouveau chien, je veille à observer attentivement son comportement. Il est essentiel que le nouvel arrivant ne montre pas de signes de peur, de stress ou d’agressivité (ce qui est valable pour les chien déjà en place). La vigilance reste de mise.

Préparer la maison et les ressources

Avant l’arrivée du nouveau chien, je vide la maison de toutes les ressources (jouets, nourriture), afin d’éviter tout risque de conflit. Je multiplie également les points d’eau et j’installe des barrières (temporairement) pour garantir que chaque chien puisse manger en toute tranquillité, séparé des autres. L’important est de limiter les sources de tension dès le départ. Je multiplie également les lieux de couchage, plus nombreux que le nombre de chien et espacés voir disposés dans des pièces séparées ( au moment où j'écrit cet article: 2 se sont installés dans le bureau avec moi, 1 dort dans la cuisine, 1 autre dans le salon et le dernier ronfle dans le séjour. Parfois ils déplacent les couchages pour tous se regrouper au même endroit ). En ca d'absence, je sépare systématiquement les premiers temps.

Le jeu : un terrain d’apprentissage

Au début, je ne laisse pas les chiens jouer avec des objets, mais je veille à ce qu’ils apprennent à interagir de manière saine. Je reste très attentive aux signes d’excitation excessive ou de tension, et je mets fin aux jeux dès que nécessaire. Ce n’est que plus tard, lorsque la communication est fluide, que les jouets sont réintroduits pour favoriser un partage harmonieux et en grande quantité pour éviter tout conflit.

Des moments individuels et collectifs

Il est crucial de consacrer du temps à chaque chien individuellement. Chaque jour, j’organise des moments dédiés à chacun d’eux, pendant que les autres sont occupés avec des activités de mastication ou des jeux. J’ai actuellement 5 chiens, pour les balades, je forme des groupes de 2 ou 3 chiens, et chaque chien a droit également à une sortie en solo. Cela permet de respecter l’équilibre et de réduire les tensions éventuelles.

La gestion des conflits : prévention avant tout

Je considère qu’il est plus efficace de prévenir les conflits que de les gérer une fois qu’ils ont éclaté ou que les animosités se sont créées. C’est pourquoi je mets en place des règles claires et des limites, et je reste vigilante pour détecter tout signe de stress ou de rivalité. Si des tensions surviennent, les chiens apprennent rapidement à se tourner vers moi pour une intervention.

Enrichissement et stimulation

Les activités intellectuelles et physiques sont essentielles pour éviter l’ennui et la frustration. Mes chiens bénéficient d’activités variées : balades, jeux de flair, apprentissage, mastication, et moments de câlins. Ces activités renforcent non seulement leurs liens avec moi, mais aussi leur relation les uns avec les autres.

Une anecdote touchante

Une fois, la petite dernière, arrivée en famille d’accueil, a commencé à embêter un de mes chiens. Sans que je n’aie eu à intervenir immédiatement, mes autres chiens sont venus me chercher, prouvant ainsi que les règles sont assimilées. Ce genre de comportement montre à quel point la cohabitation peut être réussie et équilibrée quand les chiens se sentent respectés et compris.

Les défis à surmonter

Le plus grand défi reste le temps et l’argent. Répondre aux besoins de chaque chien demande une organisation rigoureuse. Il faut être capable d’offrir à chacun les soins nécessaires, des moments de qualité, mais aussi gérer les frais vétérinaires, les jouets, l’alimentation et les autres dépenses liées à leur bien-être.

Conseils aux futurs adoptants

Avant d’adopter un deuxième ou troisième chien, il est important de réfléchir aux contraintes que cela implique, tant en termes de temps que de budget. Il est également essentiel d’évaluer la capacité du chien déjà présent à accepter un nouveau compagnon, car la cohabitation ne se résume pas à une simple cohabitation physique. Chaque chien doit être prêt à partager son espace et ses ressources.

Les signes d’une cohabitation réussie

Pour moi, une cohabitation réussie se mesure à la tranquillité et à l’harmonie qui règnent à la maison. Lorsqu’aucun conflit majeur ne se produit, que chaque chien trouve sa place et que les moments de jeu sont équilibrés, je sais que mes chiens sont heureux. Ils s’apprécient, partagent des moments forts et savent quand se retrouver après un moment de séparation.

Sabrina Ricard / Cani'Spirit