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Quand l’amour ne suffit plus : entre culpabilité et ressentiment face à la réactivité de son chien

  • canispirit61
  • 4 févr.
  • 3 min de lecture


La solitude avec un chien réactif

Aimer son chien ne fait aucun doute. On l’a choisi (ou il nous a choisi), on s’est engagé à ses côtés, on fait tout pour l’aider, on s’investit, on cherche des solutions… Mais parfois, cet amour ne suffit plus à masquer ce qui se cache derrière : la fatigue, l’usure, la frustration… et, osons le dire, le ressentiment.


Ce jour où tout bascule


Au début, on veut y croire. On se dit que ça va s’arranger, que c’est juste une phase, qu’avec du temps, les choses vont s’améliorer. Et puis viennent les premières déceptions. La promenade qui tourne mal. L’ami qu’on n’ose plus inviter. La réflexion d’un inconnu qui pense savoir mieux que nous.


Et un jour, sans crier gare, on se surprend à penser : "J’en ai marre."


Pas juste un "marre" passager, pas juste une lassitude ponctuelle. Non, un vrai ras-le-bol. Parce que la réactivité de son chien n’affecte pas que lui. Elle envahit notre quotidien, elle pèse sur notre mental, elle limite notre liberté.


Alors oui, on l’aime toujours, ce chien. Mais parfois, dans un coin de notre tête, une petite voix souffle :

"Et si ma vie était plus simple sans lui ?"

"Et s’il était plus heureux ailleurs ?"

"Et si je n’avais jamais croisé sa route ?"


Puis, immédiatement, une autre voix surgit : celle de la culpabilité.

"Comment puis-je seulement penser ça ?"

"Après tout ce qu’il a traversé, je devrais être là pour lui !"

"Je suis une personne horrible de ressentir ça."


Le poids invisible de la réactivité


Ce que beaucoup ne réalisent pas, c’est que vivre avec un chien qui réagit fort à son environnement, ce n’est pas juste une question d’éducation. C’est un fardeau émotionnel, une charge mentale permanente :


🔹Toujours anticiper : Où aller pour éviter les déclencheurs ? Quels horaires choisir pour croiser le moins de monde ?

🔹Toujours justifier : Non, il n’est pas "méchant", non, je ne suis pas "incapable", non, il ne fait pas ça "exprès".

🔹Toujours s’adapter : Refuser des invitations, éviter certains lieux, changer ses habitudes pour minimiser les risques.

🔹Toujours encaisser : Les regards, les remarques, les jugements… et parfois, sa propre impuissance.


Et quand la fatigue s’accumule, quand chaque sortie devient une épreuve, quand on se sent enfermé dans ce quotidien qu’on n’avait pas imaginé… alors oui, le ressentiment s’invite.


Et ces pensées qu’on n’ose pas dire…


On ne les partage à personne. Parce qu’on a peur d’être jugé. Parce qu’on ne veut pas qu’on nous dise : "Si c’est trop dur, trouve-lui une autre famille."


Parce qu’on ne veut pas non plus entendre : "Mais c’est TON chien, tu dois assumer jusqu’au bout."


Alors on garde tout pour soi.


Mais voici la vérité : avoir ces pensées ne signifie pas que vous n’aimez pas votre chien. Cela signifie juste que vous êtes humain. Fatigué, épuisé, peut-être même désespéré… mais toujours investi.


Parce que vous êtes encore là. Parce que malgré tout, vous continuez à essayer. Parce que ces pensées sont une soupape, pas une décision.


Alors, on fait quoi ?


💙 On reconnaît ses émotions : Oui, c’est difficile. Oui, c’est pesant. Non, ce n’est pas un signe de faiblesse.

💙 On arrête de s’en vouloir : Personne ne choisit de vivre ces difficultés. On fait du mieux qu’on peut avec les moyens qu’on a.

💙 On trouve du soutien : Parler avec des personnes qui vivent la même chose peut être un véritable soulagement. On n’est pas seul.

💙 On se donne le droit au répit : Il est essentiel de penser aussi à soi. Confier son chien quelques heures, changer de décor, souffler… Ce n’est pas l’abandonner, c’est préserver la relation.

💙 On se souvient pourquoi on est là : Derrière tout ça, il y a un chien qui ne demande qu’à être compris, qui fait de son mieux avec ce qu’il est capable de gérer. Et même si c’est dur, il mérite qu’on continue à avancer ensemble.


Vivre avec un chien qui a du mal à gérer le monde, c’est une aventure faite de hauts et de bas. Mais le fait de ressentir du ras-le-bol, du découragement, voire du ressentiment, ne signifie pas qu’on aime moins son chien. Ça signifie simplement qu’on est humain. Et c’est ok.


Sabrina Ricard / Cani'Spirit

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