Shanti, le chien qui m’a appris à écouter avant d’éduquer

Lorsqu’on adopte un chiot, on s’attend à ce que tout se passe bien. On imagine les balades, les moments de complicité, la confiance qui se construit jour après jour. Avec Shanti, rien ne s’est passé comme prévu.

L’arrivée de Shanti

Shanti est entré dans ma vie à l’âge de deux mois. Un berger belge malinois, issu d’un élevage douteux. Dès son arrivée, quelque chose me semblait inhabituel. Il était vif, attentif, mais une forme de décalage était présente. Je me suis investie corps et âme dans son éducation et sa socialisation. Je voulais lui offrir le meilleur départ possible. Et tout semblait aller dans ce sens.

Le basculement

Puis, à ses sept mois, tout a changé. Du jour au lendemain, il est devenu réactif sur tout : les humains, les autres chiens, les bruits. Chaque matin, il semblait oublier tous ses apprentissages. Comme s’il recommençait à zéro. Son comportement déroutait, déstabilisait, et surtout, m’inquiétait.

Une recherche d’aide semée d’embûches

J’ai parcouru la France à la recherche d’aide. J’ai consulté de nombreux professionnels, espérant trouver des réponses. Mais les réponses n’étaient pas celles que j’attendais. On m’a dit que je devais être plus stricte, que je manquais de fermeté. D’autres m’ont proposé des méthodes dures, brutales, qui ne correspondaient en rien à ma vision de la relation homme-chien.

Puis un jour, j’ai pris une décision. Je voulais comprendre ce qui se passait au-delà des jugements et des solutions toutes faites. J’ai emmené Shanti voir un vétérinaire neurologue.

Le diagnostic

Le verdict est tombé : Shanti souffrait d’une maladie neurologique. Son cerveau ne fonctionnait pas comme celui des autres chiens. Certains jours, il était parfaitement en phase avec son environnement. D’autres, il était incapable de retenir quoi que ce soit, comme si tout était effacé durant la nuit.

Ce diagnostic expliquait enfin tout. Pourtant, il marqua aussi un tournant douloureux. Maintenant que la cause était identifiée, plus personne ne voulait m’aider. Les solutions proposées étaient soit l’abandon, soit l’euthanasie. Pour moi, c’était inenvisageable.

Devenir l’éducatrice de mon chien

Puisque personne ne pouvait m’aider, j’ai décidé de me former moi-même. Je voulais comprendre, apprendre, trouver des solutions adaptées. Au fil de mes formations, j’ai découvert que je n’étais pas seule. D’autres personnes vivaient la même solitude, les mêmes incompréhensions. Peu à peu, j’ai commencé à aider ceux qui, comme moi, se sentaient abandonnés face aux difficultés de leur chien.

La naissance de Cani’Spirit

Ce parcours m’a mené bien plus loin que je ne l’imaginais. J’ai compris que l’éducation canine ne se limitait pas à des exercices, des règles ou des techniques. Il s’agit avant tout d’écoute, de compréhension et d’adaptation.

C’est ainsi qu’est né Cani’Spirit. Pour tous ces chiens qui ne rentrent pas dans les cases. Pour tous ces propriétaires qui cherchent des réponses et ne trouvent que du jugement. Parce que chaque chien est unique, et que chaque relation doit se construire sur la confiance et la compréhension. (éduquer)

Sabrina Ricard / Cani'Spirit