L’émotion avant l’éducation : une base trop souvent oubliée
- canispirit61
- 22 mai
- 2 min de lecture

Avant de penser à apprendre quoi que ce soit à un chien, il faut se poser une question essentielle : dans quel état émotionnel se trouve-t-il ? Ce point, souvent relégué au second plan derrière les techniques éducatives, est pourtant la base de tout apprentissage durable et respectueux.
Un chien détendu, apaisé et disponible mentalement est beaucoup plus à même de se concentrer, de mémoriser et de prendre des décisions adaptées. À l’inverse, un chien stressé, excité ou trop fatigué cognitivement aura bien du mal à intégrer de nouvelles choses. Il ne s’agit ni d’un caprice ni d’un manque d’intelligence : simplement d’un cerveau qui n’est pas dans de bonnes conditions pour apprendre.
Respecter l’état émotionnel de l’animal, c’est apprendre à observer. Est-il capable de se poser ? Montre-t-il des signes de fatigue ? Est-il tendu, distrait, excité ? Tous ces signaux nous guident dans la manière de structurer une séance : choisir le bon moment, proposer des exercices adaptés, ou même décider de ne pas travailler ce jour-là. Cela peut parfois paraître contre-intuitif, mais c’est souvent en faisant moins qu’on progresse mieux.
Demander trop à un chien qui n’est pas prêt émotionnellement, c’est comme semer des graines sur un sol gelé : cela ne pousse pas, et cela génère frustration et découragement. On finit par penser que “ça ne marche pas”, alors que le chien fait de son mieux dans un contexte qui ne le lui permet pas.
C’est pourquoi, dès les premières séances, je mets un point d’honneur à stabiliser l’état émotionnel du chien avant toute chose. Je sais que cela peut parfois vous frustrer. Certains d’entre vous me confient avoir l’impression de ne “rien faire” au début du suivi. Mais en réalité, c’est là que tout commence.
Car un chien émotionnellement équilibré devient un chien disponible, curieux, volontaire, et donc capable de véritables progrès. En posant ce socle invisible mais essentiel, on évite les luttes de pouvoir, on construit une relation de confiance, et surtout, on avance durablement.
L’éducation, ce n’est pas seulement enseigner des comportements : c’est créer les conditions pour que le chien ait envie et soit capable d’apprendre. Et cela, ça passe toujours par son état émotionnel.
Sabrina Ricard / CaniSpirit
Educateur comportementaliste canin




